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Des mots pour le dire….

Le mot construit

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR, 8ème épisode

LE VICAIRE, BLAISE, AGNÈS, SA MIE et JUSTIN DEMIERRE.

Blaise avait le front humide de sueur. Il était tout pâle. Il semblait malade. Avant de passer chez sa mère pour finir les cartons, il voulait se rendre à l’église. Ne pas changer les habitudes. Les habitudes sont réconfortantes, rassurantes. Les habitudes endorment les esprits et évitent les questions. Il fallait qu’il organise les choses avec lucidité et intelligence, mais il ressentait de l’angoisse. Tous ces changements avaient eu pour effet de le fragiliser. Le déménagement. Vivre enfin seul, sans sa mère était une épreuve. Il devait penser à tout. Et en plus il devait encore penser à elle. Organiser son déménagement. Préparer les cartons. Répondre aux curieux qui s’inquiétaient pour elle.

  • Merde maman, tu fais vraiment chier. Maintenant, je dois tout faire ! C’est insupportable. C’est fatiguant.
  • Tu vas y arriver, mon chéri. Garde ton calme.
  • Comment veux-tu que je sois calme alors que tout le monde me demande de tes nouvelles.
  • Tu n’as qu’à faire comme on a dit. Je suis partie en France rejoindre ma famille et passer du temps en leur compagnie.
  • Je crois avoir dit que ta sœur avait un cancer.
  • Un cancer. C’est bien. Les gens sont compatissants avec la solidarité familiale.
  • Bon. J’envoie tes affaires dans un box à Aix. Comme ça, tu auras tes affaires à portée de mains.
  • C’est une excellente idée. Envoie-moi tout ce que je possède. Garde les meubles et loue la maison. Tu as ma procuration pour la banque. Tout va bien, mon chéri.
  • Oui, maman. C’est une excellente idée. Je me sens apaisé. 

Blaise se sentait mieux. Il respirait régulièrement, ses vêtements étaient propres. Il se tenait droit et son anxiété avait presque disparu. Il se sentait toujours mieux lorsqu’il parlait avec sa mère. Affronter le monde n’était pas chose simple, mais il se sentait capable d’y arriver. Il sifflotait tout en se rendant à l’autre bout de la rue. En arrivant devant l’église quelques personnes attendaient avant de s’introduire à l’intérieur. Il y avait Agnès et sa maman qui parlait avec le vicaire et il y avait aussi ce type qui le regardait droit dans les yeux. Blaise n’aimait pas ce type, comme s’il allait lui porter malheur.
Justin salua par un hochement de tête le vicaire, Agnès et sa mère et s’approcha ostensiblement de Blaise qui tourna la tête pour éviter de croiser son regard.
Le vicaire interpella Justin.

  • Capitaine, vous vous êtes installé dans le quartier.
  • J’aime bien le coin, Monsieur le vicaire, j’aime bien le coin.
  • Vous allez participer à la réunion ?
  • Si Dieu le veut.

Agnès prit la parole et s’adressa au capitaine Demierre.

  • Bienvenue, Monsieur. Nous sommes toujours heureux d’accueillir de nouveaux frères.

Justin hoche la tête, les mains dans les poches.

  • Oh vous savez Mam’zelle, moi j’ai pas de frère. Ni dans la foi, ni dans la vie.
  • Dans ce cas, vous avez vraiment bien fait de venir.

Apercevant Blaise, Agnès l’interpelle.

  • Oh Blaise, je suis contente de vous voir.
  • Merci. Moi aussi je suis content de vous voir. Vous allez bien ?
  • Oui oui. Et votre maman ? Comment va-t-elle ?
  • Le capitaine Justin Demierre s’approche en ajoutant :
  • Blaise ? Blaise Jacquet ? Vous êtes le fils de Rosemarie Jacquet ?
  • Bonsoir Monsieur… ?
  • Oh, excusez-moi. Il sort sa plaque et la montre à Blaise.
  • Capitaine Justin Demierre, gendarmerie cantonale. Bonsoir. Il fourre sa plaque dans la poche et ajoute. Alors comme ça, c’est vous le fiston de Madame Jacquet ?
  • Vous connaissez ma mère ?
  • Non, non. Jamais vue. Justement. J’aurais bien aimé la rencontrer.
  • Et je peux savoir pour quelle raison vous souhaitez rencontrer ma mère ?
  • Non. Vous pouvez pas.

La mère d’Agnès s’interpose entre les deux hommes.

  • Blaise, dites à votre maman que ça me ferait tellement plaisir qu’elle accepte de venir prendre le thé chez nous la semaine prochaine. Qu’en dis-tu Agnès.
  • Oui, Ma Mie. C’est une bonne idée. Vous pourriez l’accompagner Blaise et on pourra jouer aux cartes.

Blaise sent une bouffée de chaleur l’envahir. Comment se débarrasser de tous ces curieux ?

  • Oui, c’est une bonne idée et je suis sûre que maman en serait ravie. Malheureusement, elle est absente depuis 15 jours déjà et selon notre dernier échange téléphonique, elle va prolonger son séjour.
  • Oh comme c’est dommage. Vous êtes malgré tout notre invité, s’écria Agnès. N’est-ce pas ma Mie ? Blaise pourrait passer mercredi soir ?
  • Oui, mercredi c’est très bien, acquiesça sa mère. Vous n’avez qu’à venir pour 19h30 et nous partagerons un modeste repas avant de jouer aux cartes.

Blaise sourit poliment et déclina l’invitation.

  • Je regrette, mais cette semaine je n’ai pas une soirée de disponible. Nous en reparlerons à la prochaine réunion. En tout cas Mesdames, je vous remercie et transmettrais vos messages à ma chère maman.

Le capitaine Justin Demierre fouilla dans ses poches et en tira une carte de visite toute chiffonnée. Tout en la repassant avec ses gros doigts il dit à Blaise :

  • Faites donc ça. Transmettez à Madame votre mère les salutations de ses amies et pendant que vous y êtes, dites-lui de m’appeler à ce numéro.
  • Mais elle voudra savoir ce que vous lui voulez.
  • Elle aura qu’à me passer un coup de fil. Vous inquiétez pas jeune homme. J’lui veux pas de mal à votre maman.

Blaise mit la carte dans sa poche, salua en hochant la tête entra dans l’église et se dirigea directement vers le confessionnal.

Il s’agenouilla devant le grillage en attendant que le vicaire ouvre le portillon.

  • Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dit le vicaire
  • Amen, susurra Blaise.
  • Ce type, le capitaine Demierre, il m’inquiète.
  • Moi aussi Benoît. Je crois que c’est moi qu’il veut. J’ai peur.
  • Il faut rester discrets. Ne m’envoie plus rien et détruis tous les CD que tu as. Il ne faut prendre aucun risque.
  • Compte sur moi et toi fais pareil. Tu détruis tout. Absolument tout.
  • Et ta mère ? Comment va-t-elle ?
  • Bien. Elle va bien. Qu’est-ce que vous avez tous avec ma mère ? dit-il visiblement irrité.
  • Doucement. Je te rappelle que tu es en confession.
  • Bon je sors.

38789205 - man praying in church

Sur le parvis, les autres attendaient leur tour pour entrer au confessionnal. En passant devant le groupe, Agnès lui sourit.

  • Bonsoir Agnès. 
  • Bonsoir Blaise. A bientôt.
  • Je m’en vais aussi, dit le capitaine Demierre. Bonne soirée à tous.
  • Vous partez sans aller vous confesser, capitaine ?
  • Ça s’rait trop long. Je vous laisse la place.

Tout en soulevant son chapeau en signe de  salutations, il emboîta le pas à Blaise.

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR, 7ème épisode

WU ET JÉRÔME

Jérôme se sentait bien. La journée s’annonçait splendide. C’était lundi. Jérôme aimait le lundi. Le lundi c’était le début de la semaine. Le début de l’enthousiasme. Comme chaque jour il irait travailler. Jérôme aimait son travail. Mais aujourd’hui il avait un projet. Il passerait chez le fleuriste pour choisir un bouquet qu’il souhaitait faire livrer. Faire livrer des fleurs à Wu lui était apparu comme une idée de génie. Les fleurs feraient le premier pas et ainsi il sera très vite fixé sur ses chances de réussite.

Wu était entrain de penser à son frère et à leur sinistre relation lorsqu’elle entendit la sonnerie de la porte. Qui cela pouvait-il bien être ? Elle n’attendait personne. Elle n’en croyait pas ses yeux. Le bouquet était si gros, qu’elle ne voyait même pas le visage du livreur. Elle prit les fleurs, remercia le livreur en lui donnant une petite pièce et se dirigea à la cuisine pour trouver un vase approprié. Elle ouvrit l’enveloppe et lu le texte :

« N’ayant pas le courage de vous aborder, j’utilise ces quelques fleurs en guise de bouclier. Accepteriez-vous un dîner ? » Jérôme, le voisin d’en face  oui ou non au 0795189340

Elle sourit et déposa délicatement les fleurs afin de les arranger dans son plus beau vase. C’était un bouquet blanc, tout en douceur et en subtilité.

mine-de-rien-ch-7emeepi-fleurWu n’avait jamais reçu de fleurs, ni d’invitation aussi charmante. Elle visualisait très bien le voisin d’en face. Jérôme était plutôt bel homme et elle n’arrivait pas à croire qu’il puisse avoir envie de la séduire.Elle aussi l’avait remarqué mais jamais elle n’aurait osé imaginer l’approcher de plus près. Elle se sentait heureuse, joyeuse. Elle avait envie de chanter et de préparer un gâteau à son grincheux de frère. Et pendant qu’elle y était, elle en ferait un autre pour Mme Jacquet. La vie lui semblait tellement plus belle depuis qu’elle avait lu la carte de Jérôme. Elle voulait partager sa joie en offrant de la joie à son tour. Elle n’était pas amoureuse, du moins pas encore. Mais ce sentiment de légèreté de l’être était une émotion rare pour Wu. Elle n’arrivait même pas à se souvenir la dernière fois qu’elle s’était sentie envahie par cette douceur de l’âme. Il fallait écrire le « SMS » à Jérôme. Elle se demandait si elle devait le faire tout de suite ou attendre un peu. Ne jamais se précipiter, jamais. Elle était maîtresse en matière de retenir sa spontanéité en toutes occasions. C’était un dysfonctionnement instinctif. Donc elle décida rapidement de ne pas répondre avant la fin de la journée.

De toute façon la journée passerait vite car elle avait un « fourmilion » de choses à faire. D’abord elle voulait passer chez Madame Jacquet, une autre voisine. Wu était un peu inquiète à son sujet. Il y avait quelques semaines qu’elle n’avait plus croisé sa voisine. Comme il s’agissait d’une femme d’un certain âge, Wu pensait qu’il serait juste de passer chez elle prendre de ses nouvelles et offrir son aide si nécessaire. Peut-être que Mme Jacquet se sentait peu bien et qu’elle apprécierait que quelqu’un lui fasse les courses ou un peu de ménage. Il y avait déjà quelques jours qu’elle y pensait. Si elle ne s’était pas manifestée plus vite c’est parce qu’elle avait vu son fils lui rendre visite au moins les deux dimanches précédents. Si son fils passait, c’est forcément que la situation n’est pas dramatique. Mais Wu, voulait quand même aller demander à sa voisine si elle pouvait lui être utile. Lui dire qu’elle avait remarqué son absence à la messe du dimanche. Lui offrir son aide et son amitié.

Wu avait préparé une tarte pour son frère et décida de passer chez Virgile avant d’aller chez Mme Jacquet. Elle sonna chez son frère, le cœur léger, pour une fois. Aujourd’hui aucune angoisse à l’idée de se faire clasher une fois encore.

  • Que veux-tu ? dit-il d’un ton bougon en ouvrant la porte.
  • Je t’ai apporté une tarte aux abricots, répondit-elle tout en sourire.
  • Tu as l’air de bien bonne humeur.
  • Je le suis, Virgile. Je me sens heureuse et légère.
  • Ça te va bien. Il prend la tarte. Merci et salut.
  • Salut. A très vite.

Wu n’en revenait pas. Virgile avait presque été agréable. Décidément, cette journée était magique. L’amour appelle l’amour. La haine appelle la haine.
La maison de Mme Jacquet se trouvait au coin de la rue. Elle s’y rendit le cœur en joie. Au moment de traverser la rue, elle aperçut du coin de l’œil une silhouette connue. Son cœur s’arrêta de battre une seconde. C’était Jérôme. Il rentrait chez lui et à n’en pas douter, il ne l’avait pas vue. Elle en était soulagée et continua sa route en direction de la maison de Mme Jacquet. Arrivée devant la porte elle sonna. Pas de réponse. Alors elle frappa, puis finit par appeler doucement et de plus en plus fort :

  • Mme Jacquet. Mme Jacquet, vous êtes là ? C’est Wu, votre voisine.
  • Je peux entrer Mme Jacquet ? Vous êtes là ? Elle tapa plus fort contre la porte.
  • Mme Jacquet. Ouvrez-moi. Vous allez bien ? Vous n’avez besoin de rien ? Répondez-moi .

Un homme s’approcha discrètement d’elle par derrière. Elle sursauta.

  • Vous cherchez Mme Jacquet ?
  • Oh, mon Dieu ! Vous m’avez fait peur ! Qui êtes-vous ?
  • Et vous ?
  • Ça ne vous regarde pas.
  • Scusez-moi, M’dame. Je me présente. Cap’taine Justin Demierre de la gendarmerie cantonale. Il lui montre son matricule.
  • Oh ! vous êtes de la police. Il est arrivé quelque chose à Mme Jacquet ?
  • Je ne sais pas. À vous de me le dire. À quand remonte votre dernière rencontre avec   Mme Jacquet ?
  • Euh ! Je ne sais plus trop. Deux semaines, peut-être trois. J’ai préparé une tarte pour elle. Ne la voyant plus ni passer dans la rue ni venir à la messe le dimanche matin, je voulais savoir si tout allait bien pour elle.
  • C’est gentil ça. Je ne crois pas qu’un de mes voisins s’inquiéterait s’il ne me voyait plus pendant deux ou trois semaines.
  • Oui… mais ici c’est un petit quartier. On se connaît et on s’intéresse les uns aux autres.
  • Mais bien sûr ! Un quartier parfait. Habité par des gens au-dessus de tout soupçon.
  • Que voulez-vous dire Capitaine. De quoi pourriez-vous bien me soupçonner ?
  • Allez savoir ?
  • Vous savez quelque chose au sujet de Mme Jacquet ? Elle va bien ?
  • Je ne sais pas si elle va bien mais à ma connaissance, elle n’est pas là.
  • Ah bon ! Elle est partie en vacances ?
  • Ça non plus je ne saurais le dire. Il y a des gens qui s’en vont et on n’arrive jamais à savoir ni où ils vont ni pourquoi ils s’en vont.
  • Capitaine, je vous trouve bien mystérieux.
  • Mademoiselle, le mystère, ça rend la vie excitante. Allez, rentrez chez vous et mangez votre tarte.
  • Je vais peut-être même la partager avec quelqu’un.
  • Faites donc ça. Vous privez surtout pas, la vie est courte.
  • Si vous apprenez quelque chose sur Mme Jacquet, venez me le dire. J’aimerais avoir de ses nouvelles.
  • J’y manquerais pas. J’passerais vous voir, ça me donnera l’occasion de déguster une part de tarte.
  • Venez quand vous voulez, j’en ai toujours une de prête !

Wu sourit. Elle se sentait toujours d’humeur joyeuse et comme Mme Jacquet était sûrement bel et bien en France, auprès de ceux qui lui sont chers, tout était pour le mieux. Elle pouvait maintenant penser à elle. D’abord répondre à Jérôme. De retour chez elle, elle prit place dans son fauteuil préféré, tira son portable de son sac et s’installa confortablement. Elle composa le numéro et rédigea en lettres majuscules le OUI qui lui mettait le sourire aux lèvres. Puis elle appuya sur « envoyé ».
Quelques secondes à peine plus tard, son téléphone vibra. C’était Jérôme. Son cœur se mit à battre plus fort. Elle n’osait pas répondre. Qu’allait-elle dire.

  • Allo ?
  • Allo. Bonsoir. C’est Jérôme. J’ai reçu votre réponse.
  • Oui et moi, j’ai reçu votre bouquet. Il est magnifique. Je vous remercie.
  • Non, ce n’est rien. Alors vous êtes d’accord pour un dîner. Je vous propose samedi soir. Je viendrais vous chercher à 19 h 30 et nous irons manger à la Croix-Blanche.
  • Oh, à la Croix-Blanche. C’est un restaurant qui a grande réputation.
  • Oui, je crois qu’on y mange très bien.
  • Bien.
  • Bien. Je suis content.
  • Je suis contente aussi.
  • Bien.
  • Bien. Alors à samedi Wu.
  • A samedi Jérôme.

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR, 6ème épisode

JUSTIN DEMIERRE ET BENOÎT PIERRHUTTE

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Le Vicaire et le flic

Le Vicaire Benoît Pierrhutte était un homme grand et maigre. Il se tenait droit et son regard était glacial. Il préparait, assis à son bureau, le sermon qu’il dirait dimanche, à la demande du Curé qui se rendait à un séminaire et qui serait absent trois semaines durant. Benoît aimait les absences du curé. Officier à la Grand Messe du dimanche était pour lui un moment jouissif. Il éprouvait un sentiment de pouvoir absolu lorsqu’il montait sur la chair et qu’il prenait la parole.

Dimanche il s’adresserait à ses ouailles avec force, pour leur rappeler l’importance de la prière et le pouvoir de la confession. Il inciterait ainsi, les plus réticents d’entre eux à se confesser et à venir déposer leur fardeau en confession privée.

Ah confesse ! Quelle merveilleuse invention pour distraire le clergé ! Toutes les petites manies, les attitudes, les mensonges, les mesquineries qui étaient racontées sous le sceau du secret et qui, recevait le pardon du curé et, par voie de conséquence, de Dieu lui-même. Il avait longtemps hésité dans sa jeunesse. Flic ou curé ? Deux professions offrant un pouvoir intéressant. Finalement, il avait choisi d’entrer dans les ordres et il n’avait jamais regretté ce choix.

Un homme attendait devant la cure. Le vicaire s’approcha de lui.

  • Je peux faire quelque chose pour vous, Monsieur ?
  • Très beau sermon.
  • Je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître. Je peux faire quelque chose pour vous… Monsieur ?
  • Capitaine Demierre.
  • Capitaine ?
  • Oui, Justin Demierre de la Police Cantonale. J’ai quelques questions à vous poser.
  • A quel sujet ? Mais je vous en prie, entrez. Nous serons mieux à l’intérieur. Je vous sers quelque chose : café, thé, un verre de porto ?
  • Un petit porto avec plaisir. J’enquête discrètement sur la disparition d’une de vos ouailles.
  • Je ne vois pas de qui vous voulez parler. Personne n’a été signalé comme disparu dans ma paroisse.
  • Que pouvez-vous me dire au sujet de Mme Jacquet. Rosemarie Jacquet.
  • Rosemarie Jacquet ? Le vicaire semble chercher au fond de sa mémoire. Visiblement, il n’est pas très à l’aise. Le Capitaine l’observe attentivement tout en poursuivant.
  • Elle habite le quartier, vous la connaissez, n’est-ce pas ?
  • Oui, oui. Mme Jacquet. Bien sûr. Fidèle paroissienne de notre Eglise. Une femme qui ne manquait jamais la messe du dimanche. Soudainement, son fils m’a dit qu’elle était partie rejoindre sa famille en France voisine. Elle est partie précipitamment et depuis je n’ai plus de nouvelles.
  • Et vous, Monsieur le vicaire, vous connaissez son fils ?
  • Oui, un peu. Comme ça. Bien qu’il vienne très régulièrement, nous ne parlons pas beaucoup ensemble. A peine la messe est finie qu’il a déjà disparu. Je n’ai pas souvent eu l’occasion de lui parler.
  • Donc vous ne connaissez pas Blaise Jacquet personnellement.
  • Si. Je le connais personnellement. Mais où voulez-vous en venir ?
  • Nulle part, Monsieur le Vicaire. Nulle part. Je m’interroge. C’est tout.
  • Mais c’est quoi le problème ?
  • Y’a pas de problème Monsieur le vicaire. Merci pour le porto. Je repasserais sûrement vous voir.
  • Au revoir, Capitaine.
  • Au revoir Monsieur le vicaire. A bientôt.

Le vicaire referma la porte de la cure. Il mit la bouteille de porto dans le buffet et en tira la bouteille de cognac. Il s’en servit une grande portion et l’avala cul sec !

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR, 4ème épisode

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Jérôme et Wu

Une fois encore Jérôme se retrouvait seul pour passer son dimanche. Une fois encore il se sentait médiocre et misérable. Il fallait qu’il réagisse. Il fallait qu’il surmonte sa timidité. Entre la solitude éternelle et le courage éphémère, le choix semblait simple. Une fois encore il décida d’oublier ses problèmes dans un bon verre de whisky et de reporter la mise en action de ses grandes décisions à demain.

Il était vieux garçon et travaillait du lundi au vendredi comme menuisier. Il aimait le bois et il aimait l’authenticité. Il aurait tant aimé se marier et avoir des enfants, mais il n’avait jamais eu le courage d’aborder une femme. Il était maladivement timide et même en essayant de se raisonner, il ne voyait vraiment pas comment il aurait pu s’y prendre pour faire la cour à une femme. Il y avait bien eu Agnès, qui avait travaillé pour son patron. Elle s’occupait de la correspondance et répondait au téléphone. Il l’avait tout de suite remarquée. Elle était jolie. Son nez était particulièrement splendide. Pourtant, elle était discrète. Jamais il n’aurait osé s’approcher d’elle. C’est Agnès qui s’était approchée de lui et qui l’avait invité à sa petite fête d’anniversaire. Il s’était retrouvé chez elle avec cinq ou six autres personnes. Jamais il ne s’était senti si ridicule. Il s’était endimanché, croyant être l’unique invité. Pour l’occasion il avait apporté des fleurs et un cadeau soigneusement choisi dans ses trésors. Il avait choisi avec goût une très belle boîte en sapin qu’il avait mis des heures sur plusieurs semaines à sculpter avec finesse. Le motif central représentait le buste d’une femme de profil et le nez ressemblait à celui d’Agnès, il était parfait. C’était un chef-d’œuvre. Agnès avait souri et en le remerciant elle avait ajouté, je vais la donner à ma mère, elle adore les boîtes. Ce jour-là Jérôme s’était senti ridicule, humilié. Il était vexé. Poliment, il prit congé et à partir de ce jour-là, n’avait plus jamais tenté la moindre approche. Pendant des jours et des jours, il rougissait chaque fois qu’il la croisait, puis enfin, Agnès trouva un job mieux payé et elle quitta l’entreprise. Depuis, il la croisait souvent dans la rue car sa mère habitait non loin de là.

Il ne la regardait pas franchement et ne la saluait jamais. Elle avait essayé quelques fois de lui dire bonjour en lui souriant. Mais, face à tant d’obstination, elle avait fini par renoncer et faisait maintenant comme lui… Elle baissait les yeux et ignorait sa présence.

Jérôme semblait bourru et incapable de tendresse. Pourtant, il rêvait d’amour. Il espérait qu’un miracle aurait lieu et qu’un jour, lui aussi, vivrait une relation douce et passionnée avec une femme magnifique. Il y avait une femme qui occupait toutes ses pensées, tous ses fantasmes, tous ses rêves. Une femme qui avait un nez moins joli que celui d’Agnès et qui était aussi moins jolie qu’Agnès. Mais la beauté de cette femme était ailleurs. Elle habitait en face de chez lui et ils se connaissaient depuis plusieurs années. Pourtant, Jérôme n’avait pas tout de suite pris conscience que cette femme était la femme de sa vie. C’est par un jour de printemps qu’il avait enfin levé les yeux en lui disant bonjour et qu’il l’avait vue véritablement pour la première fois. Dès que ses yeux croisèrent les siens, il ressentit une vive douleur dans le bas du ventre. Une sensation étrange qu’il n’avait jamais ressentie. Elle avait dû remarquer son trouble car elle avait marqué un temps d’arrêt comme si elle croyait qu’il allait lui parler.

Mais non, il continua sa route sans oser l’aborder. A n’en pas douter Wu était la femme de sa vie, son âme sœur. Il ne pensait qu’à elle, ne rêvait que d’elle sans oser faire le moindre pas. Il était si timide qu’il n’osait même pas la regarder. Elle habitait à deux minutes et il n’avait encore pas trouvé le courage de traverser cette maudite route et de frapper à sa porte pour lui avouer ses sentiments !

Cette femme était pour lui. Elle se tenait la tête haute. Elle avait du chien. Comme un ado incompétent, il était amoureux de sa voisine. Comme un voyeur dégoûtant, il la regardait à son insu. Il pouvait le faire sans peine lorsqu’il s’installait dans son fauteuil près de la fenêtre. Wu vivait la plupart du temps avec ses rideaux ouverts. Même la nuit, lorsque la lumière permettait les regards indiscrets, elle gardait ses rideaux ouverts. Il pouvait alors l’observer dans ses activités les plus insolites. Wu, aimait faire la cuisine, elle écrivait, elle tricotait, elle écoutait de la musique. Il lui arrivait même de danser. Elle semblait en paix avec elle-même. Parfois il arrivait que son visage reflète la tristesse. Ses yeux semblaient se remplir de larmes. Alors, elle s’asseyait dans son canapé et regardait en direction de la maison voisine. D’autres fois, elle sortait dans le jardin et se postait près de la haie comme pour espionner le petit monstre qui lui servait de voisin. Jérôme était certain qu’il avait vu dans son regard, de la tendresse… Peut-être même de l’amour pour cet homme qui n’avait rien pour plaire. Pourquoi s’intéresse-t-elle tant à lui ? se demandait-il régulièrement.

Il avait déjà bu deux whiskies lorsqu’il s’approcha de son fauteuil et s’en servit un troisième avant de s’installer confortablement. Wu n’avait plus 20 ans, mais elle était splendide. Elle ne devait pas avoir d’enfants. Personne ne venait jamais lui rendre visite. Jérôme pouvait, en fermant ses yeux, imaginer le grain de peau de Wu. Il avait tellement envie de la serrer dans ses bras, de sentir son odeur, de découvrir les moindres détails de son corps. Mais lorsque le désir était trop fort, il le refusait. Il n’était pas question de souiller ce Grand Amour. Il ne jouirait avec Elle qu’en sa présence.

Soudain Wu apparut. Dieu qu’elle était belle. En la regardant, il se jura d’aller lui parler très vite. Il n’allait quand même pas rater la femme de sa vie uniquement parce qu’il était un timide pathologique. Il fallait qu’il trouve la force de sonner à sa porte pour lui parler et pour l’inviter au restaurant. En fermant les yeux il visualisait mieux ce moment exceptionnel. Wu accepterait et ils iraient, main dans la main jusqu’au Château de la Rive où il aurait réservé la meilleure table. Wu lui sourirait et tout serait pour le mieux. Il le ferait bientôt et bientôt sa vie prendrait un tout autre chemin. Il le ferait bientôt car il voulait heureux. Il voulait lui offrir tous les objets qu’il avait fabriqués. Coffres, coffrets, étagères, cheval à bascule, jouets nombreux – pour les enfants qu’ils auraient peut-être un jour – et pour immortaliser leur amour, il fabriquerait de ses propres mains leur lit nuptial. Il se voyait déjà sculptant le profil de leurs deux visages surmontant le haut du lit ! Brusquement interrompu dans ses pensées par la sonnerie de la porte, la dure réalité s’imposa. Il rêvait, mais il ne construisait pas. Qui cela pouvait-il bien être ? Il n’attendait personne. Il se leva, mais grâce aux whiskies, ses jambes ne le soutenaient qu’avec intermittence. Il se sentait tout mou et sa tête tournait un peu. Il finit par y arriver et … C’était elle. Wu se tenait debout devant lui. Elle souriait.

Excusez-moi de vous déranger dit-elle d’une voix douce et agréable.

Non, non. Vous ne me dérangez pas.

Et bien, je… Je ne sais pas comment vous dire ça. Je vis seule. Je suis votre voisine d’en face

Je sais. Je vous ai déjà remarquée.

Elle rougit légèrement.

Voilà, je m’ennuie tellement que j’ai pensé que vous accepteriez peut-être une invitation à dîner ? Je suis bonne cuisinière mais c’est si déprimant de préparer un repas pour une seule personne. Qu’en pensez-vous ? Dites oui !

Il n’en croyait pas ses oreilles. Il était flatté. Il était heureux. Il était gêné. Il devait sentir l’alcool et avoir une tête de déterré. Il commença à bredouiller, de plus en plus fort, comme un ronflement, un ronflement si puissant, si sonore, si invraisemblable, un ronflement presque indécent qu’il finit par le réveiller !

Jérôme était assis sur son fauteuil son troisième verre vide dans sa main. Il avait rêvé. Il jeta son verre qui se brisa en une multitude d’éclats. En ramassant les débris, Jérôme se dit à lui-même que c’était son dernier dimanche de timide. Dimanche prochain, Wu ferait partie de sa vie…

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR 3ème épisode

BLAISE ET BENOÎT

Blaise était installé dans ce quartier depuis un mois déjà. Il s’y sentait bien. Anonyme, inconnu, il se sentait libre. Son appartement avait la taille et les qualités qu’il souhaitait lui trouver, lorsqu’il s’était mis à en chercher un avec volonté.

A 32 ans, il avait enfin eu le courage de quitter sa mère. Elle lui en voulait terriblement et cela l’ennuyait. Il n’aimait pas se fâcher avec sa mère. Un bon fils se doit de respecter les décisions de sa maman. Et Blaise avait respecté sa mère sa vie durant. Il n’avait jamais pu se lier avec personne, tant sa mère était exigeante avec lui. C’est elle qui décidait de tout, mais maintenant il l’avait enfin obligée à accepter la séparation. Il lui apportait tous les dimanches un bouquet de fleurs, espérant ainsi obtenir son pardon. Chaque semaine, des fleurs différentes. Pivoines, roses, tulipes… Sa mère aimait tant les fleurs.

Il profitait de sa toute nouvelle liberté pour jouir de tous ses instants d’intimité. Enfin il n’avait plus à subir les volontés, les humeurs et les habitudes de sa mère. Enfin, il pouvait s’installer devant son ordinateur sans prendre la peine de s’enfermer à double tour. Sa mère serait probablement morte de chagrin si elle avait eu la moindre idée de ce que son fils faisait lorsqu’il se branchait sur le net.

Blaise aimait son ordinateur. Assis derrière son écran, sa souris à la main, il se sentait merveilleusement bien. Il avait le pouvoir. Un simple clic lui permettait d’accéder à tous ses fantasmes et à en profiter en toute liberté.

Il était organisé. Ses journées étaient répétitives et planifiées, heures après heures. Le matin il faisait une heure de gymnastique, puis il consacrait une heure à son petit-déjeuner. Avant de quitter la cuisine il rangeait tout et faisait sa vaisselle. Ensuite il s’installait pour 4 heures devant son ordinateur. Il faisait des recherches sur tout ce qui l’intéressait. Il apprenait tant de chose. Blaise était curieux et il avait une mémoire excellente. Tout ce qu’il lisait restait gravé dans sa mémoire avec précision. A 14 h. il éteignait sa machine et il sortait par n’importe quel temps. Il marchait jusqu’à l’Eglise catholique qui se trouvait à moins d’un kilomètre. Il entrait dans l’église et y restait 15 minutes. Ensuite il passait chez l’épicier et faisait ses courses. Toujours les mêmes produits. Toujours la même épicerie. Il connaissait le prix des produits et il préparait à l’avance sa petite monnaie, au centime près. A 15h il était de retour à la maison, prêt à retrouver son ordinateur. La deuxième partie de la journée s’étendait jusqu’à 20h, heure à laquelle il prenait le temps de manger quelque chose. Il utilisait des repas congelés qu’il glissait dans son four micro-ondes. Puisqu’il fallait manger, c’était plus propre et plus rapide. Il avait découvert une dizaine de menus en barquettes qui constituaient l’essentiel de sa nourriture. Le dimanche soir, il s’offrait un resto Italien, juste après être passé saluer sa mère et lui donner ses fleurs.

Si la journée Blaise surfait sur le net à la recherche d’informations diverses, le soir après son repas, il s’installait nu comme un ver devant son écran et il se masturbait en regardant des jeunes hommes anonymes et inconnus qui éveillaient son désir de sexe. Parfois, il jouissait aussi en regardant des femmes pour autant qu’elles soient en train de faire l’amour avec un homme, deux ou même plus. Mais le plus surprenant c’était la caméra qui filmait son sexe durant tout le temps qu’il accordait à ses parties de plaisir. Il filmait son sexe qui grossissait, il le filmait lorsqu’il était tendu et dur et il le filmait lorsque le plaisir ultime le faisait éjaculer. Chaque soir, avant de se coucher il gravait sur DVD ce qu’il avait filmé. Du lundi au samedi il jouissait sous le regard indifférent de sa caméra. Le dimanche matin, après avoir déjeuné, il préparait ses six DVD en les titrant par date puis il les glissait dans une enveloppe adressée au Vicaire Benoît Pierrhutte. Ensuite, il s’installait, la main sur son sexe et visionnait les 6 disques que le même Vicaire Benoît Pierrehut lui avait adressés. Il y avait maintenant 8 mois que Blaise et Benoît s’échangeaient leurs jouissances. C’est en partie à cause de Benoìt que Blaise avait dû imposer sa volonté et quitter sa mère pour s’installer seul. Pour lui, c’était devenu irrespirable. Il fallait s’enfermer, surveiller que sa mère n’ouvre pas son courrier, inventer une bonne raison à cet échange de DVD. Bref, Blaise n’en pouvait plus et pour jouir en toute tranquillité il avait sacrifié sa mère. Blaise n’avait jamais vu Benoît. Il ne connaissait de lui que son sexe, l’intérieur de ses cuisses et le son de sa voix. Cela lui offrait une jouissance totale. Tout le reste, il pouvait l’imaginer comme il le souhaitait.

Chaque dimanche se déroulait de la même manière. Il sortait vers 16h30. Sur le chemin qui le conduisait à l’église, il y avait une boîte aux lettres. Il y déposait son enveloppe discrètement. Il avait remarqué que l’habitant du coin de la rue était difforme. Un homme étrange qui pourrait presque lui faire peur. Ensuite, il allait passer son petit quart d’heure dans la maison de Dieu avant de se rendre chez sa mère, chez qui il restait une demi-heure, montre en main.

Ce dimanche-là il aperçut sur les bancs de l’église l’homme qu’il rencontrait chaque dimanche mais avec lequel il n’avait jamais échangé le moindre mot. Pour une raison qu’il ignorait, cet homme éveillait sa curiosité. Il avait l’impression qu’il ne lui était pas étranger. Il sortit de l’église sur les pas de l’homme qui, en se retournant, lui sourit et continua son chemin. Une dame d’un certain âge le regardait s’éloigner en le dévisageant. Il s’approcha d’elle et lui dit :

  • – Excusez-moi Madame, vous semblez connaître ce monsieur ? Celui qui vient de sortir,  là juste devant moi.
  • – Oui, c’est vrai. Il m’a ignorée mais je le connais. C’est un flic.
  • – Un flic ?
  • – Oui, un flic. Un vrai. C’est un flic sans uniforme. Un de ceux qui s’occupe de traquer les criminels.

Blaise pâlit. Se pourrait-il que ce flic s’intéresse à lui ? Benoît serait-il impliqué ? Vite. Il fallait qu’il aille voir sa mère. Chez elle il pourrait réfléchir et il trouverait une solution.

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR 2ème épisode

AGNES ET SA MIE

Comme tous les dimanches, ou presque, Agnès se préparait pour aller dîner chez sa tante. Aujourd’hui elle faisait un effort tout particulier dans le choix de ses vêtements car c’était un dimanche particulier… Le deuxième dimanche de mai, jour de la fête des mères.

Sa tante, la sœur de sa mère, l’avait élevée, choyée, et entourée de sa tendresse et de sa présence. Sa vraie mère était partie alors qu’elle n’avait pas encore 10 ans et en partant, elle n’avait rien laissé pour elle. Elle n’avait jamais écrit. Elle ne s’était jamais manifestée. Sa mère l’avait tout bonnement abandonnée, ne lui laissant comme héritage que son nez. Elle détestait son nez. Pourtant, aucun des quatre médecins qu’elle avait consulté n’avait accepté de l’opérer. Au contraire, chacun d’eux s’était lancé dans une plaidoirie passionnée destinée à la convaincre que son nez était parfait!

Que se serait-il passé pour elle, si Mie n’avait pas existé. Sans elle, elle aurait passé une enfance dans des familles d’accueil et elle n’osait pas imaginer ce qu’elle serait devenue. Elle ne pouvait, ni ne voulait rien reprocher à Mie qui l’avait élevée comme sa propre fille et avec laquelle elle n’avait manqué de rien… Surtout pas d’affection. Alors pourquoi ne pouvait-elle pas trouver le repos de l’esprit. Pourquoi fallait-il toujours que la tristesse reprenne le dessus en lui rappelant qu’elle était une enfant abandonnée par sa mère. Comment pouvait-on s’aimer lorsqu’on savait n’avoir aucune importance pour celle qui nous a mis au monde ? Comment pouvait-on abandonner la chair de sa chair sans plus jamais y penser ? Aujourd’hui c’était la fête des mères et Agnès pensait à sa douleur tout en se préparant à aller fêter sa maman de cœur… Sa seule véritable mère. Que de contradictions ! Mais la vraie vérité c’est qu’elle adorait sa tante et qu’elle ne ferait jamais rien qui pourrait la blesser.

Une fois encore, en marchant dans la rue où vivait Mie, elle ressentait cet étrange malaise. Elle trouvait que les habitants de cette petite rue étaient tous un peu bizarres. Ce quartier était habité par des personnages tellement atypiques. Cela lui donnait les frissons. Tu devrais déménager, Ma Mie, lui disait-elle à chacune de leur rencontre. Pourquoi ne viendrais-tu pas t’installer dans mon quartier.

  • Agnès, arrête de m’ennuyer avec ça ! Tu habites à deux pas d’ici… Nous vivons dans le même quartier. Pour être plus près encore, il faudrait que je vienne m’installer dans ton salon !
  • Je sais, mais que veux-tu, je trouve que tu as des voisins qui ont l’air méchants ou psychopathes. Je n’aime pas te savoir entourés par ces êtres aux allures louches.
  • Et pourtant, ma chérie, tu dois bien avouer qu’il ne se passe jamais rien dans ma rue qui puisse éveiller des inquiétudes.
  • Peut-être mais, le petit nain qui habite au coin de la rue ne m’inspire que de la crainte et de la méfiance.
  • Ma chérie, tu t’égares. Tu juges à l’apparence. Fais attention. Que dirais-tu de tant d’incompréhension si tu étais toi aussi laide et difforme ?

Avec sa tante,  aucune conversation n’échappait aux grands sujets humanitaires : la tolérance, le respect des autres,  la charité. C’était une femme profondément bonne et Agnès l’aimait. Il lui semblait que sa tante avait reçu la bonté, la tolérance et le respect qu’aucun être rencontré jusqu’ici ne possédait. Sa tante était une sainte faite de sagesse et de générosité.

En mettant son chemisier blanc, qu’elle n’utilisait que lors d’occasion importante, elle sentit remonter ce souvenir, unique et fort, souvenir de la dernière fois où elle avait vu sa mère. Souvenir qui la hantait depuis toujours. Elle avait à peine 10 ans et ce jour-là,   sa maman accepta de l’emmener à la fête foraine. Elle mangeait une pomme d’api en regardant le beau sourire de sa maman. Elle gardait d’elle le souvenir d’une femme d’une beauté éclatante. Ce nez, dont elle avait hérité, lui allait bien à elle ! Ce qui est beau une fois, ne l’est pas forcément deux !

Décidément, elle ne s’en sortait pas. Chaque fois qu’elle fêtait sa Mie elle ne pouvait éviter de penser à sa vraie maman. Elle avait acheté une bague en or pour cette fête. Mie méritait bien plus, mais l’amour ne se mesure pas au prix des cadeaux.

Arrivée au coin de la rue, elle aperçut le petit gnome qui sortait de chez lui. Elle frissonna. Puis, elle remarqua la femme blonde qui habitait la maison d’à côté. Elle semblait espionner l’étrange bonhomme. Que pouvait-elle bien chercher ? Plus loin elle aperçut un homme qui devait avoir à peu près son âge et qui tenait un bouquet de pivoines rouges à la main. Allait-il offrir ses fleurs à sa femme, à sa mère, ou comme elle… à sa tante ? Elle éprouva de la sympathie pour ce nouveau venu. En effet, elle ne l’avait jamais vu dans le quartier et elle trouvait que celui-ci, au moins, avait un aspect parfaitement sympathique.

En arrivant chez sa tante, la porte était entre ouverte et sa Mie hurlait au téléphone…

  • Qu’est-ce qui t’empêche de rentrer ? Tu es la bienvenue ici. Mais non, ne dis pas ça. Qu’est-ce que tu dis ? Je n’entends pas. Ah, je crie trop fort ! Allo ? Allo ?
  • Bonjour, Ma Chérie. Joyeuse fête des mères ! Tu as vu ce beau temps ?
  • Heuh ! Ça va toi ? Avec qui hurlais-tu au téléphone ?
  • Bonjour Agnès. Oui ça va. Merci.

Elle avait répondu machinalement, elle était absente. C’est à peine si elle l’avait remarquée. Elle semblait réellement troublée. En fait elle était troublée. Elle passa devant Agnès sans même l’embrasser, sans lui parler du menu du jour dans le détail, comme à son habitude.

Elle passa devant Agnès et se dirigea vers le petit secrétaire qui se trouvait dans sa chambre à coucher. Elle semblait bouleversée… Comme si elle venait de perdre tout ce qu’elle possédait. Puis elle ouvrit un tiroir et en tira une clé, avant d’ouvrir le petit coffre en bois, d’une finesse et d’une beauté incroyable.

Agnès avait reçu ce coffret en cadeau lorsqu’elle travaillait comme secrétaire dans une menuiserie. C’était Jérôme qui le lui avait offert. Elle n’avait compris que plusieurs jours après l’avoir reçu, que Jérôme était un artiste et qu’il était le créateur de ce magnifique objet. C’était lui qui l’avait fait en dehors de ses heures de travail. Jérôme était un garçon silencieux et elle avait cru pendant quelques semaines qu’il était attiré par elle. Malheureusement, il ne l’avait plus jamais contactée après qu’elle l’ait invité à sa fête d’anniversaire. Elle avait accepté le cadeau et commis ce jour-là une belle gaffe en lui disant qu’elle la donnerait à sa mère qui adorait les boîtes. Elle n’avait pas compris l’importance que ce cadeau avait pour Jérôme et elle l’avait payé en subissant dès ce jour, toute son indifférence.

Agnès se tenait devant l’encadrement de la porte et regardait sa tante, comprenant qu’elle ressentait une vive émotion. Elle ouvrit la boîte avec douceur et en sortit une photo, puis une autre. Elle choisi la seconde et après l’avoir longuement regardée elle l’a serra contre son cœur.

Agnès s’approcha et pris dans ses mains avec tendresse, les épaules de sa tante.

  • Que se passe-t-il Ma Mie ?
  • Tu es triste ?  Tu penses à l’homme que tu as tant aimé ?
  • Avec qui étais-tu au téléphone ? C’était ma mère, n’est-ce pas ?

Elle hocha la tête et Agnès sentit ses jambes se dérober sous elle. Elle serra les dents. Sa mère était au bout du fil, au bout du monde… Au bout du rouleau, peut-être ?

  • Qu’est-ce qu’elle voulait ? Mie, s’il te plaît, dis-moi ce qu’elle voulait.
  • Je ne sais pas. Je n’ai pas bien compris. Je crois qu’elle veut revenir au pays. Je lui ai dit qu’elle était la bienvenue et puis ça a coupé !
  • Tu lui a dit qu’elle était la bienvenue ? Mais tu es folle ou quoi ? Tu as perdu la mémoire ? Je ne veux pas la voir, moi ! Je m’en fous de cette mère absente et égoïste. Elle se casse pendant 18 ans sans jamais donner signe de vie et maintenant elle veut revenir, la bouche en cœur, et chez toi en plus ? Tu as oublié qu’elle est partie en m’abandonnant à ta charge et en te piquant l’homme de ta vie ? Elle t’a volé tout ce que tu aimais et elle t’a laissé sa fille, pour te priver de ta liberté et toi… Toi tu lui dit : tu es la bienvenue !
  • Agnès… Calmes-toi. Et ne dis pas des mots que tu pourrais regretter. Crois-tu vraiment que parce que nous n’avions pas de nouvelles, ma sœur nous a oubliée ? Que sais-tu, que savons-nous de sa souffrance, de ses chagrins ? En me confiant sa fille, ma sœur m’a fait le plus beau cadeau qu’on ne m’ait jamais fait.
  • Ouais, c’est ce que tu dis… Montres-moi cette photo ! Allez, montres-moi l’image de l’homme que tu as pleuré toute ta vie et que tu regrettes encore. Tu regardes cette photo avec tant d’amour. Tout cet amour dont tu as été privée… Ton Grand Amour… Elle te l’a volé. Ne l’oublie pas ma Mie.
  • Tu te trompes, ma Chérie, tu te trompes sur mes choix et mes amours. Je n’ai pas été privée d’Amour. Bien au contraire.
  • Montres-moi cette photo.
  • C’est inutile. Ça ne changera rien.
  • Montres, je te dis… Et elle lui arracha la photo des mains.
  • Les yeux d’Agnès se remplirent de larmes… Quelle idiote ! Sa Mie ne regardait nullement la photo d’un amour perdu. Comment pouvait-elle être si dure, si stupide, si méchante ? Comment n’avait-elle pas compris, après toutes ses années, que Mie était sa seule vraie Mère ? Sur la photo qu’elle tenait dans les mains, une petite fille souriait en mangeant une pomme d’api… c’était le jour de son souvenir récurant !

Pourtant, elle ne se souvenait pas d’avoir été prise en photo ce jour-là.

Elle serra sa Mie dans ses bras. Maman, je t’aime.

 

Artisan du mot #vevey #Montreux #rédaction http://mine-de-rien.ch/

Vous pouvez également suivre le feuilleton sur http://mine-de-rien.ch/186-2/

 

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VOTRE FEUILLETON SUR LE BLOGUEUR 1er épisode

Virgile et Wu

L’homme était avare petit et laid. Il avait un aspect froid et un regard cruel. Il ressemblait à ces petits gnomes inquiétants et hors du temps, destinés à faire peur aux enfants sages. Sa sœur aînée, une blonde répondant au prénom peu courant pour une suissesse de Wu, se cachait pour l’observer, derrière la haie qui séparait leurs deux maisons. Elle savait bien que son frère avait de bonnes raisons d’être déçu par les êtres humains… Par tous les êtres humains, sans exception. Le malheur l’avait frappé avec dureté et Wu s’en souvenait dans les moindres détails. Elle portait sa culpabilité avec fierté et son chagrin avec discrétion. Elle ne comprenait pas pourquoi son frère persistait à refuser tout contact avec elle alors que leur père était mort depuis longtemps maintenant. Elle ne comprenait pas pourquoi il la rendait responsable à part entière de son malheur, elle qui avait souffert de la méchanceté de leur père au moins autant que lui. Mais son frère avait toujours nié sa souffrance pour ne voir que la sienne. Les hommes sont égoïstes.

Elle n’avait jamais vraiment aimé son mari. Les hommes ne lui inspiraient que crainte et méfiance. Toutefois, pour prévenir la solitude elle avait accepté cette union. Pendant la courte durée de son mariage, elle avait cru à une réconciliation possible avec son frère. Elle l’avait espéré de tout son cœur.  Son frère et son mari avaient fait connaissance grâce à l’entêtement dont elle avait fait preuve pour les obliger à se rencontrer. Dès leur premier contact,  ils avaient sympathisé et ils se retrouvaient deux à trois fois par semaine, sans elle, bien sûr. Ces rencontres, qu’elle avait vus d’un bon œil au début,  s’étaient révélées des prétextes à beuveries et finissaient, la plupart du temps, par une cuite monumentale.

A son retour il était complètement ivre, titubant et suant, rentrant à la maison avec une seule idée en tête. Il voulait la prendre sans ménagement et il ne tolérait pas qu’elle s’y refuse. Elle essayait par tous les moyens d’éviter le contact. Sa parade principale était de simuler le sommeil. Il s’approchait d’elle en respirant fort. Son haleine était insupportable et son comportement bestial. Elle n’avait alors que deux solutions,  ou elle se soumettait en écartant docilement les jambes et en supportant la violence et la mauvaise odeur ou il la battait comme plâtre. La plupart du temps,  elle écartait les jambes et fermait les yeux tout en retenant son souffle, ce qui lui permettait de ne pas trop souffrir de l’odeur écoeurante du whisky avalé et qui ne demandait qu’à ressortir par tous les moyens et par tous les pores.

Avant son divorce, elle chercha le soutien de son frère. Un jour, elle décida d’aller le voir. Elle s’habilla sobrement, se coiffa discrètement et prépara une tarte aux cerises pour la lui offrir en signe de paix. Elle espérait que ses problèmes auraient peut-être pour effet d’adoucir son frère à son égard et qu’enfin ils pourraient se retrouver et parler tous les deux de leur si misérable destin. Elle espérait pouvoir exorciser le mal que son père leur avait fait… Mais, pour une raison mystérieuse, elle était convaincue qu’aucun d’eux ne s’en sortirait jamais sans l’aide de l’autre. Peut-être que dans ce cas il ne s’agissait pas d’aide mais bien de Pardon.

Elle sortit de chez elle une heure après le départ de son mari au  boulot. Juste le temps de préparer en douce, une tarte aux cerises pour son frère. Elle passa devant la haie en jetant un coup d’œil. Son frère était à la maison. Il y avait de la lumière à la cuisine. Son cœur battait à tout rompre en franchissant le portail et en traversant le jardin. Elle posa la main sur la sonnette et attendit. La porte s’ouvrit très vite.

  • Qu’est-ce que tu veux ? Lui dit-il lorsqu’il l’aperçut devant sa porte.
  • Je peux entrer ? Je voudrais parler un peu avec toi. Je t’ai apporté une tarte aux cerises.
  • Arrête avec tes courbettes… Poses la tarte sur la table et va-t’en, je la mangerais plus tard.
  • Tu ne changeras jamais. Avare tu es et avare tu resteras.
  • Fallait rien m’apporter si c’est pour le regretter.
  • Je suis ta sœur, cesses de me parler comme à ta pire ennemie. Je suis venue te demander un service.
  • Un service ! Un service ! Je ne veux même pas savoir ce que tu veux. Jamais je ne t’aiderais. Plutôt crever.
  • Mais comprendras-tu enfin que je n’avais pas le choix. C’est papa qui décidait de tout. Comment voulais-tu que je fasse ?
  • Tais-toi, menteuse, hypocrite, lâche…Je mangerais la tarte et maintenant disparais. Je rendrais la plaque à ton mari.
  • Mais laisse-moi parler avant de me foutre à la porte. Mon mari se saoule avec toi et quand il rentre à la maison,  il est odieux et il me frappe. Un jour il va me tuer et tu auras ma mort sur la conscience.
  • Conscience ? ça te va bien de parler de conscience, toi qui n’en n’a jamais eue. Même si je t’assassinais de mes propres mains, ma conscience serait toujours plus légère que la tienne, chienne ! Vous m’avez méprisé, ridiculisé, humilié et comme si ça ne suffisait pas, vous m’avez jeté en pâture à ces médecins sans scrupule qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui… Un monstre ! Vous avez fait mon malheur. Tu t’es trompée ma sœur… Bien que je n’aie que la peau sur les os… j’ai un cerveau. Vous m’avez cru fou et débile parce que j’étais laid et fragile… Mais rien ne m’a échappé et surtout, je n’ai rien oublié.
  • Virgile tu ne penses qu’à toi. Tu me fais du mal. Moi aussi je n’ai rien oublié. Je ne pouvais rien faire, je te le répète. C’est papa qui décidait. C’est papa qui avait le Pouvoir sur toi et sur moi. Lorsque j’ai compris qu’il allait te vendre, j’ai essayé de l’arrêter, je l’ai imploré, mais je n’ai reçu que des coups pour avoir osé le contrarier. Des coups et pire encore. Tu n’as pas idée de l’enfer qui a été le mien. Pendant que des étrangers te faisaient souffrir, moi c’était mon propre père qui me torturait.  Que pouvais-je faire ? Comme toi, je n’étais qu’une enfant. En fait papa nous a privé de notre enfance et a fait de nous des ennemis. Papa a gagné.  Et puis, souviens-toi, c’est quand même bien moi qui suis venue te chercher pour te sauver.
  • C’était déjà trop tard et ensuite, c’est bien toi aussi, qui m’a ramené chez mes bourreaux.
  • Non, ce n’est pas moi. C’est papa et j’ai dû obéir. J’ai été punie sévèrement pour t’avoir fait évader. Il m’a enchaînée dans la cuisine pendant tout un mois ! Peux-tu seulement t’imaginer ce que j’ai subi ?
  • Tu mens pour m’attendrir. Tu savais que ces salauds m’utilisaient pour leurs expériences… Je n’étais rien d’autre qu’un cobaye abandonné par les siens, abandonné par toi plus encore que par papa. Et si d’aventures tu dis vrai… et bien ce n’est que justice ! Pour conclure, ma chère, je vais te donner un conseil. Un bon conseil de petit frère… C’est bien ce que tu voulais, non ? Pleurer sur l’épaule d’un frère compréhensif ? Alors écoutes-moi bien. Tu as épousé un alcoolique. C’était ton choix et tu le savais bien avant que ton imbécile d’époux ne vienne se soûler chez moi ! Tu devrais toi aussi te noyer dans l’alcool. Ainsi tu rencontreras vraiment ton mari et tu pourras le rejoindre et l’aimer dans son chagrin… car à mon avis, son chagrin ressemble au tien et l’alcool adoucit tous les chagrins.
  • Pourquoi tu dis ça ?  Je n’ai pas de chagrin. Comment pourrais-je avoir du chagrin alors que je suis déjà morte.
  • Mais bien sûr que tu as du chagrin… tu as un mari qui boit et qui te frappe. Un frère qui te déteste et un père qui est mort en faisant ton malheur…  Tu appelles ça le bonheur toi ?
  • Tu confonds les chagrins, Virgile. C’est du tien que nous devrions parler. Du tien et du mien. De ce chagrin commun qui nous constitue. Ton amertume à mon égard est si forte que tu fais de ton mieux, en quelques soirs par semaine, pour faire de mon mari une loque alcoolisée qui te ressemble. Tu veux détruire ma vie et bousiller mon mari. Vas-y ne te gênes pas. De toute façon, j’ai l’habitude. J’ai subi depuis toujours la tyrannie de mon père, la haine de mon frère et aujourd’hui je dois composer avec le mépris de mon mari. Je m’en vais. Tu as tort de ne pas m’accorder ta confiance. Je suis ta seule famille et à cause de ta rancœur nous serons tous les deux malheureux jusqu’à la mort.

Malgré la proximité de leurs maisons, malgré le jardin et malgré la haie bien aérée… Malgré le trouble de Virgile et malgré la tendresse de Wu, Wu et Virgile ne se sont plus jamais adressé la parole depuis ce jour-là.

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Le jour où je me suis aimé pour de vrai … de Charlie Chaplin

Le blogueur - Le blog du savoir relatif et absolu

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai compris qu’en toutes circonstances,
J’étais à la bonne place, au bon moment.
Et, alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui je sais que ça s’appelle….
Estime de Soi.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai pu percevoir que mon anxiété et
Ma souffrance émotionnelle,
N’étaient rien d’autre qu’un signal
Quand je vais contre mes convictions.
Aujourd’hui je sais que ça s’appelle…..
Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai cessé de vouloir une vie différente
Et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive,
Contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui je sais que ça s’appelle….
Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai commencé à percevoir l’abus dans
Le fait de forcer une situation, ou une personne,
Dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
Sachant très bien que ni la personne ni moi-même
Ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…..
Aujourd’hui je sais que ça s’appelle….
Respect.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai commencé à me libérer de tout ce
Qui ne m’était pas salutaire….
Personnes, situations, tout ce qui
Baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait ça de l’égoïsme.
Aujourd’hui je sais que ça s’appelle….
Amour Propre.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai cessé d’avoir peur du temps libre
Et j’ai arrêté de faire de grands plans,
J’ai abandonné les mégaprojets du futur.
Aujourd’hui je fais ce qui est correct, ce que j’aime,
Quand ça me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui je sais que ça s’appelle….
Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai cessé
De chercher à toujours avoir raison, et me suis
Rendu compte de toutes les fois ou je me suis trompé.
Aujourd’hui j’ai découvert…
L’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai cessé
De revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui je vis au présent,
Là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui je vis une seule journée à la fois
Et ça s’appelle…..
Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour vrai,
J’ai compris que ma tête pouvait
Me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur
Elle devient une alliée très précieuse
Tout ceci est….
Savoir Vivre.

Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter….
Du chaos naissent les étoiles.
Aujourd’hui je sais que ca s’appelle… La Vie!

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Des webinaires à l’école de PNL de Lausanne

Conférences en ligne (webinaires) à l’école de PNL de Lausanne

Pour la rentrée. L’école de PNL de Lausanne vous propose une nouveauté !

Les webinaires, ou conférences en ligne.

Gratuites, elles traiteront de nombreux sujets.  Vous pourrez participer en posant vos questions, directement aux spécialistes.

Nourrir votre esprit, tranquillement assis derrière votre écran (ordinateur, smartphone ou tablette), dans le train, au bureau ou à la maison, n’est-ce pas une belle façon d’entamer la reprise ?  – replay disponible après la conférence –

Différents thèmes seront abordés tout au long de l’année.

Vous trouverez ci-dessous la liste des premières conférences en ligne.

  1. Voyage au cœur de l’hypnose thérapeutique
  2. La PNL – Des outils complémentaires pour le travail des éducateurs spécialisés.
  3. La PNL – Se comprendre et mieux communiquer avec les autres.
  4. La PNL pour arrêter de subir les conflits familiaux.
  5. Grands changements de vie (travail, lieu, conjoint, etc.), mode d’emploi.
  6. Se positionner et retrouver un équilibre familial avec la PNL.

N’hésitez pas à consulter régulièrement le programme sur la page dédiée au Webinaire de l’école.

Les conférences en ligne de l’école de PNL de Lausanne

Toutes les infos seront également tenues à jour sur les réseaux sociaux de l’école de PNL de Lausanne.

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Un joli programme pour une belle rentrée en perspective !

www.pnl-lausanne.com