Correc.relec:Bio-500x500Connaître et apprivoiser nos habitudes en matière de procrastination.

Il ne s’agit pas ici de faire un éloge à la procrastination. Essayons simplement de lui offrir une certaine noblesse. Se poser la question essentielle : puisque la procrastination existe, elle a peut-être une raison d’être !

Les causes psychologiques de procrastination sont toujours sujettes aux débats. Il y aurait une connexion avec l’anxiété et surtout, avec une faible estime de soi. Mais est-ce bien là, la seule raison ?

Nous avons tous, un jour où l’autre, entendu nos parents, nos professeurs et peut-être même nos patrons, nous remettre à l’ordre en nous assénant l’injonction biblique : Ne remets pas au lendemain ce que tu peux faire le jour même !

Il semble bien que Dieu, Lui-même, nous exhorte à éviter La PROCRASTINATION !

Procrastination, quel mot étrange ! Quelque peu guttural, il inspire la préhistoire ! Car procrastiner, c’est vieux comme le monde.

Pour nous rafraîchir la mémoire, rien de mieux que le Larousse, qui nous offre la définition suivante :

Tendance pathologique à différer, à remettre l’action au lendemain.

du latin pro, qui signifie « en avant » et crastinus qui signifie « du lendemain »

Ce qui est pathologique est « maladif » et ce qui est maladif est invalidant. Nous pouvons donc en conclure que la procrastination peut être véritablement invalidante.

Une fois n’est pas coutume… ne cédons pas à la procrastination et profitons immédiatement à l’assimilation des bases essentielles d’une bonne entente avec sa propre procrastination.

Analysons l’ensemble des clichés habituels liés à la procrastination.

La procrastination en guise de protection

Face à des situations que nous percevons comme difficiles, dérangeantes, insurmontables ou mêmes inutiles, nous utilisons plus ou moins consciemment, la procrastination. On peut donc y voir un lien certain avec « les émotions ». De plus, avec le développement de la technologie, la procrastination peut également devenir un bouclier contre la tyrannie du « toujours plus vite ». Aujourd’hui, les délais se réduisent considérablement. Notre réactivité doit être immédiate ! On pourrait donc voir dans la procrastination une défense instinctive à un rythme effréné et peut-être dangereux ?

Procrastination, ou l’art de remettre les choses à plus tard.

Il s’agit presque d’un sport national dans lequel tout le monde excelle plus ou moins, et ceci qu’on soit jeune, beau, moche, vieux, homme, femme et même enfant. Car au fond la procrastination touche l’ensemble du tissu social sous forme de métro-boulot-dodo-TV-tablette-portable-smartphone. Malgré son côté sympa, la procrastination est une véritable tare pour les professionnels. En un mot, elle nous gâche la vie et nous enferme dans un paradoxe : penser tout le temps à ce qu’on doit faire, sans trouver la force de s’y résoudre. Comment s’en sortir ? Peut-être en prenant conscience des racines de ce mal.

Procrastination et anxiété.

Il semblerait que les personnes ayant le moins confiance en elles auraient tendance à se montrer défaitistes, et donc à remettre leurs tâches à plus tard par peur de les rater. Joseph Ferrari, qui a mené l’étude, explique :

« Il ne s’agit pas ici de mauvaise gestion du temps. Dire à un procrastinateur chronique de faire quelque chose, c’est un peu comme demander à un dépressif d’avoir le moral. »

Afin de diminuer l’effet de culpabilité et de faciliter la compréhension du schéma répétitif mis en œuvre par notre inconscient, il est conseillé d’accepter et d’accueillir la procrastination. Cette étape renforcera l’estime de soi et le plaisir de « faire ». Il est inutile de se protéger contre le plaisir et grâce à lui on parvient à gagner en efficacité.

L’ESTIME DE SOI, UNE PEUR SOURNOISE INDUISANT LA PROCRASTINATION

Renforcer l’estime de soi est indispensable pour être en mesure d’affronter des peurs aussi variées que multiples comme : la peur de la réussite, la peur du bonheur, la peur du jugement ou encore la peur de l’inconnu. Selon toute vraisemblance, le procrastinateur sait très bien où sont ses priorités bien qu’inconsciemment il préfère être associé au paresseux qu’au procrastinateur !

La procrastination « trompeuse ».

Certains procrastinateurs ont trouvé la parade, invoquant à leur avantage, le perfectionnisme ! Il faut dire que la perfection a le pouvoir de donner une image honorable à l’art de ne pas agir et de reporter à plus tard ce qui devrait être fait tout de suite. D’ailleurs à ce propos il a été constaté que les « perfectionnistes » sont rarement, des procrastinateurs, car, en général, ils savent s’entourer des autres. C’est un peu le sempiternel débat entre l’homme qui construit son bonheur par lui-même et celui qui a besoin des autres. En général, ce comportement cache clairement un manque d’estime de soi.

Il suffit pourtant de simples changements pour obtenir de grands résultats.

Le diable se cache dans les détails !

Notre perfectionnisme nous amène à continuellement repousser certaines tâches, pas toutes, juste celles qui prennent du temps ou celles particulièrement importantes. C’est alors que nous éprouvons cette désagréable sensation, cette impression que les choses ne sont jamais tout à fait terminées.

Pourquoi le perfectionnisme nous fait-il procrastiner ?

Perfectionnisme, rime avec travail bien fait et, qui dit travail bien fait, dit grande quantité de travail. C’est là que vient se nicher la procrastination ! Il faut absolument évaluer la tâche à accomplir avec réalisme de manière à améliorer notre gestion du temps, essentielle pour éviter la procrastination.

Solution ou technique

Inutile de rêver, il existe au moins autant de façons de procrastiner qu’il existe de techniques prétendument « miracles » pour s’en débarrasser. Ces techniques, mènent trop souvent à la déception, voire à la dévalorisation et ceci notamment lorsqu’il s’agit d’intervenir sur la gestion du temps. Pour être efficace, la gestion de la procrastination doit être impérativement personnalisée.

Chaque personne est unique et, par voie de conséquence, chaque procrastinateur l’est également. Pour pouvoir être efficace, il faut prendre en compte la personnalité dans son intégralité, c’est-à-dire les aspects émotionnels, les aspects psychologiques, mais également les paramètres englobant les habitudes de vie, les croyances spirituelles et la situation réelle.

Vous n’êtes pas un procrastinateur ? Profitez-en… ça ne va pas durer !

Jusqu’ici, la procrastination vous a épargné ? Tant mieux. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Elle peut surgir d’un jour à l’autre, au moment où nous ne nous y attendions pas. Il suffit pour cela d’un élément nouveau, inattendu et anxiogène.

Pour éviter la procrastination : décomposez votre projet en plusieurs points. Trouvez parmi ces points celui qui vous permettra de créer immédiatement quelque chose, le point essentiel à votre projet : « le point de départ ». Puis réalisez-le et oubliez le reste… pour le moment.

La procrastination est en augmentation constante face aux exigences de plus en plus excessives du monde du « travail » !

Une bonne gestion du temps rend la procrastination positive.

Remettre consciemment à plus tard des tâches « à risques » – on entend par « à risques », des tâches susceptibles de perturber l’équilibre ou de générer du stress – revient à admettre le besoin réel d’apprendre à gérer son temps pour que la procrastination devienne un moyen positif et efficace de rebondir sur le temps et de le maîtriser.

La vérité sur la procrastination

La procrastination fait partie intégrante des attributs de l’être humain et l’on ne peut jamais sans débarrasser complètement.

On pourrait dire que la procrastination est un élément qui peut côtoyer notre quotidien pour un temps, s’éloigner puis revenir. L’apprivoiser nous permet de l’utiliser à bon escient. Elle devient une indicatrice, une vraie source de renseignement sur nos états d’âme. Apprendre à écouter le message que la procrastination nous lance, permets de mettre en place une stratégie et par là même, d’être en mesure de l’apprivoiser. La procrastination transcendée devient un moyen d’entreprendre et de réussir.

Procrastinateurs, en avant !

En résumé, nous sommes des humains et les humains sont complexes et renferment en eux toutes les émotions, tous les sentiments. Inutile de nous flageller, de nous torturer pour finir par aller à contre sens du bon sens !

Non, la procrastination n’est ni un péché ni un défaut. Inutile de culpabiliser. Les procrastinateurs ne sont pas ces pathétiques paresseux qui ratent leurs projets, reportent leurs délais et mettent en danger l’entreprise. Se réconcilier avec soi-même, accepter la réalité et l’aborder avec méthode permettra d’assimiler au besoin, la procrastination comme une étape nécessaire, voire même constructive. C’est une caractéristique à prendre en compte, mais certainement pas une pierre d’achoppement.

Nous avons tous un jour imaginé que l’aide « de quelqu’un » serait providentielle pour atteindre notre but. « Ha, si je n’étais pas seul j’y arriverais plus vite, mieux… bref, j’y arriverais ! » Une étude de 2011, publiée dans le Wall Street Journal, démontre clairement que cette personne aurait plutôt tendance à nous ralentir dans notre progression.

En effet, le fait de se reposer moralement sur quelqu’un d’autre nous retarderait et nous éviterait en « bonus » de culpabiliser lorsque nous procrastinons. « Ce n’est pas grave, tu va y arriver « , « tu as perdu la bataille, pas la guerre », répètent nos proches. Ainsi, confortés par ces phrases « toutes faites », on ne fait plus rien.

Préparez le terrain pour votre processus de guérison et n’oubliez pas que le sprint de départ nécessite plus d’effort que la course de fond.

Laissez bomber les méthodes “ miraculeuses ”, elles vous retardent.

Contrairement aux idées reçues et aux multiples écrits sur le sujet, on ne se débarrasse pas de la procrastination comme d’une carie ! Comme déjà évoqué, il faut avant tout apprendre à vivre avec. Apprivoiser sa procrastination comme on apprivoise d’autres émotions. Apprendre à la reconnaître et à comprendre pourquoi elle se manifeste, en clair s’observer soi-même, plutôt que de faire le procès de « l’attitude » qui, fondamentalement, n’est somme toute, que le symptôme du problème.

Soyez indulgent avec vous-même, ne visez pas la perfection.

L’objectif, pour se libérer de cette addiction à la procrastination, va être d’identifier les causes, ainsi que les situations qui, systématiquement, vous font remettre à plus tard, afin de vous défaire naturellement de cette mauvaise habitude.

Pour conclure, il faut savoir qu’il existe des méthodes de coaching, des listes d’objectifs à atteindre pour se débarrasser de la procrastination. Autant de techniques destinées à comprendre le mécanisme qui pousse à la procrastination, mais qui malheureusement sont souvent inefficaces.

En ce qui concerne les procrastinateurs chroniques, il existe des thérapies comportementales et cognitives qui peuvent aider à apprivoiser et à mieux gérer la procrastination.

 

*http://www.franceinter.fr/emission-le-debat-de-midi-la-procrastination-est-elle-le-moyen-de-lutter-contre-la-tyrannie-de-l-imm

 

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